ENTRETIEN. « Il n’y a plus de tendance générale » sur le marché locatif privé
Publié le - Mise à jour: 29.07.21
Date : 15/06/2021 à Lyon
Écrit par : Élisabeth MONTAUFRAY-BUREAU
Lien : https://www.ouest-france.fr/economie/immobilier/entretien-il-n-y-a-plus-de-tendance-generale-sur-le-marche-locatif-prive-c7f762d2-cce7-11eb-aca8-de157cf71a82
Le montant des loyers privés suit une demande très ciblée. Entretien avec Jean-Michel Camizon, président de Plurience et actuel président de l’association Clameur, observatoire des loyers du marché locatif privé.
Clameur observe les loyers du marché locatif privé, depuis 1999, avec près de 5 000 000 de références de marché de logements locatifs détenus par des bailleurs personnes physiques ou professionnels.
Quelle est la tendance du marché locatif après le déconfinement ?
La tendance est atypique. Nous sommes devant un phénomène nouveau où la tendance n’est pas générale mais elle s’adapte au marché et ce dernier peut être très ciblé. Les hausses des loyers ou les baisses, sont différentes selon les villes mais surtout selon le bien loué dans le privé. Sur le factuel, la région la moins chère reste la Bretagne en deux pièces (10,41 € le m2) ou trois pièces (9,80 € le m2) contre l’Île-de-France avec respectivement 1,87 € le m2 et 16,05. Pour les studios, l’Île-de-France est toujours la plus chère (24,96 €) contre la moins chère Bourgogne-France-Comté 12,13 € le m2. En matière de variation, il existe de grands écarts. Par exemple, Rennes est devant Nantes pour le studio, avec respectivement 16,67 €/m2 et 15,57 €/m2. Mais la variation, sur cinq ans, est en hausse de 13, 63 % pour Rennes contre 10,90 % pour Nantes. En Pays de la Loire, la hausse va être de 7,4 % sur les deux pièces mais de plus de 12 % sur le studio. Alors qu’en Île-de-France, le loyer d’un deux-pièces voit une diminution de 0,2 %.
Quel est l’indicateur que vous surveillez de près.
Il est vrai qu’un indicateur intéressant à suivre est le temps de vie d’une annonce de location avant sa concrétisation. En Pays de la Loire, elle était de trente-cinq jours début 2019. Actuellement, seulement vingt jours. Là, effectivement, on voit que la demande est forte. Peu de régions connaissent des biens à louer qui restent longtemps en annonce. Dans notre baromètre, que nous avons réactualisé selon des nouveaux critères, nous
L’encadrement des loyers a-t-il vraiment un effet ?
Il est évident que sur Paris, par exemple, l’encadrement des loyers au niveau des petites surfaces a permis de freiner la hausse. Mais il n’a pas eu d’effet sur les plus grandes superficies. Là, le montant des loyers a suivi une hausse. Il a eu aussi un effet pervers en réduisant le parc locatif dit
« intermédié ». De très nombreux propriétaires ont souhaité reprendre la location de leur bien en direct, de particuliers à particulier, pour fixer plus librement les loyers. En meublé ou en location à vide
Êtes-vous favorable à la poursuite de cet encadrement des loyers ?
Nous proposons depuis un certain temps une autre approche plus simple. La fiscalité pourrait suivre le montant des loyers. Le propriétaire bailleur peut avoir la possibilité d’amortir son bien. Il est un acteur économique. L’amortissement pourrait être progressif en fonction du loyer de sortie. L’idée serait plus le loyer se rapproche des loyers sociaux, plus l’amortissement est important. Exemple, un amortissement de 3 % si c’est un loyer très social (PLUS), 2 % pour un loyer social (PLU) et seulement 1 % si le loyer est intermédiaire.
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